Colloque : S’adresser à la liberté d’autrui

13 juin 2025 - 15 juin 2025

La revue neutre invite au colloque
13, 14 et 15 juin 2025, Paris :

 

S’adresser à la liberté d’autrui

 

 


André Steiner, Danseuse en plein air (1935)

 

Une figure libre, donc…

 

Cette liberté qui s’adresse à celle d’autrui n’est possible que si dans ce geste lui-même on est soi-même libre ; elle « n’a rien d’abstrait ; bien plutôt est-elle un précieux guide qui, à l’occasion, permet à l’analyste de régler ses interventions, de répondre à telle ou telle situation concrète qui se présente dans l’analyse ».

 

Au fil d’un itinéraire jalonné par des ouvrages, des articles, des séminaires, des entretiens, Jean Allouch a questionné Lacan, revisité des notions et, sans l’avoir cherché, il a reconfiguré la psychanalyse, notamment avec deux analytiques du sexe en y réintroduisant la problématique du neutre.

 

Il a mis au travail nombre de ses interlocuteurs, incitant chacun à se colleter avec des lectures, à faire surgir des propositions ainsi qu’il le faisait lui-même sans relâche.

 

On est invité à se saisir d’une question par laquelle on s’est trouvé soi-même saisi.

 


(Image : André Steiner, Danseuse en plein air, vers 1935, épreuve gélatino-argentique, 24,3 x 18 cm. Centre Pompidou, Cabinet de la photographie, Paris. © Nicole Bajolet Steiner / © Martine Husson / © André Steiner ; Crédit photographique : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Samuel Kalika/Dist. GrandPalaisRmn ; Diffusion image : l’Agence Photo de la RMN)


Interviendront

 

Catherine Alcouloumbré

Faire place au neutre, scandale de la liberté

Le neutre, si nous le pensions, libérerait la pensée de la fascination de l’unité. En ce lieu-là, il n’y aura eu ni écriture, ni fin d’analyse, sans traversée de la forêt des morts. Invitation à badauder avec Duras, Beckett, Ni l’un ni l’autre, Détruire, dit-elle/Écrire, peut-être.

 

Émilie Berrebi

L’amour Lacan, L’amour liberté

L’amour Lacan, obtenir l’amour que l’on n’obtient pas, est par là même un amour qui décharite, qui s’abstient de saisir, qui laisse l’autre libre.

 

Sandra Boehringer

Les grands classiques de l’érotologie moderne, pas si « classiques » que ça !

Erôs, aphrodisia, éraste, éromène, hubris et philia : un des paris de la collection des « grands classiques » a consisté à mettre aux prises le champ freudien avec l’erôs « d’avant la sexualité » des Grecs. Entre traduction, travail collectif et étude sur le sexe des Anciens, j’ai eu liberté de répondre oui à Jean Allouch. Un voyage qui m’a menée de Sappho vers Foucault.

 

Anouck Cape

Les dessous d’un dossier psychiatrique (titre provisoire)

J’ai rencontré Jean Allouch grâce à Marguerite Anzieu. Elle m’a menée à ses livres, puis à son consultoire, attirée par une intransigeante liberté de questionnement. Dix-sept ans plus tard j’ai retrouvé son dossier psychiatrique, à elle, que je n’ai pas eu le temps de présenter, à lui. Il y est encore question de liberté, celle qu’on obtient, celle qu’on exerce.

 

Guy Casadamont

Foucaldienne l’analyse : vraiment ? 

Cette déclaration du 13 janvier 1998 inouïe dans le champ freudien : « La position de la psychanalyse, dis-je, sera foucaldienne ou la psychanalyse ne sera plus. » Un dire donc de Jean Allouch. À mettre à l’épreuve — pour soi ; parmi d’autres.

 

Viviane Dubol

La passe tourneboulée ?

« Au terme de son analyse, l’analysant sait que s’il y a bien acte, il n’y a pas de rapport sexuel », ce propos tenu par Jean Allouch lors du colloque de juin 2022 bouscule tout ce qui a été dit de la fin de l’analyse depuis 1967.  Le dispositif de la passe s’en trouve-t-il lui aussi tourneboulé ?

 

Catherine Franceschi

Interlude : ça va (pas) de soi

Déclinaison en continu de pronoms et expressions pour soulever passages, écarts et trébuchements…des uns aux autres.

 

Patricia Janody

Quoi de neuf en psychanalyse ? 

Alors que je lui avais envoyé un petit texte écrit en mai 2020, dans le second mois du confinement, Jean Allouch avait abondé dans le sens d’une remarque sur l’absence de progrès inhérent au champ analytique : des déplacements dans ses modalités, sans doute, mais certainement pas une logique de perfectionnement. J’aimerais reprendre ce point qui a continué à faire écho en moi.

 

Guy Le Gaufey

Un style admission

L’école a d’abord pratiqué divers modes d’admission, tous aussi insatisfaisants les uns que les autres. Lors de l’AG de 1994, au cours de la discussion sur ce point, Jean Allouch a proposé de simplement donner la parole à celle ou celui qui demandait son admission. J’aimerais redonner de l’actualité à ce moment.

 

Claude Lecoq

C’est ton jamais ?

« Le principe de délicatesse », discret conseil de Jean Allouch aux analystes, figure dans son dernier livre. Cette intensité de l’évocation d’une retenue propre à l’analyste, désigne un être sans « nous ». Il ne s’agit pas de courage, mais plutôt de l’exercice dit d’un « mourru », qu’un jeune analysant inventa, y exaltant la liberté de dire à sa façon, la vie.

 

Gloria Leff

La liberté des femmes analystes

Lire Pearl King à partir des derniers développements de Jean Allouch permet de saisir comment l’accueil fait au neutre, avec sa dimension impersonnelle, libère l’analyste de la théorie dominante et lève le blocage survenu dans une cure.

 

Rodolfo Marcos Turnbull

Saint Jean de la Croix et une “nouvelle mystique”

Jean Allouch note un “voisinage” entre Jacques Lacan et saint Jean de la Croix à partir de l’idée d’ “un désir d’une absence de désir du rapport sexuel” chez saint Jean. Ces questions se manifestent dans l’usage de certains termes qui surgissent dans les trois grands poèmes : Le cantique spirituel, La nuit obscure et La vive flamme d’amour. Allouch se demande si cela pourrait être considéré comme une nouvelle mystique par rapport à celle de sainte Thérèse d’Ávila.

 

Pola Mejía Reiss

À propos du rapport entre les vivants et les morts

Une gravure d’Otto Dix et trois portraits photographiques d’August Sander – sans oublier La chambre claire de Roland Barthes – offrent aux regards certaines façons dont les morts se manifestent aux vivants. Jean Allouch les met en situation : il s’agirait d’un lieu/temporalité des morts.

 

George-Henri Melenotte

Sur la situation objective

Ce sont les choses qui forment les mots. Artaud en a donné la leçon. Elles possèdent leur gravitation propre qui leur donne un nom qui s’impose aux hommes alors qu’ils prétendent le contraire.

 

Rafael Omar Perez

Les phénomènes de deuil

Une lecture de deux phénomènes de deuil présentés par Jean Allouch dans Érotique du deuil…, le hérissement et le corps de verre (un phénomène énigmatique dans le texte), avec un roman exemplaire de Miguel de Cervantes “El licenciado vidriera”.

 

Charles-Henry Pradelles de Latour

Le neutre est-il singulier ou pluriel ?

Qu’en est-il est du phallus, objet du désir. Est-il un ou multiple ? Apparemment, jamais il n’a été décliné au pluriel. Probablement, parce qu’il tient son unicité non pas de ses manifestations, mais de son manque symbolique. N’est-il pas ce qu’il n’est pas ? En est-il de même pour le neutre ou pas ?

 

Jean-Louis Sous

Du non-rapport sexuel : ratage ou liberté ?

Si le « neutre » est supposé déjouer le binaire, maintenir « il n’y a pas » et établir une distinction entre le lieu d’une inexistence et la mise en jeu de l’objet a semble en remettre une couche sur la binarité. Est- ce que l’approche nodale permettrait d’assouplir cette possible aporie ?

 

Marie-Claude Thomas

Tope-là

Toper – consentir à jouer autant que met en jeu l’autre (Émile Littré) – fut immédiat. D’autant que la partie proposée par Jean Allouch : « Jacques Lacan et le savoir du français » le 20 décembre 2013 tapait juste dans une mienne intuition/conviction non articulée. J’étais devancée, je n’étais plus libre !

 

i a n l é l s o t i r o a s b i a s l

notas anotaciones         alloiosis

querido desconocido                             better part of me

left alone with my sole self

face  devant  contre    avec ?

 

Simone Wiener

S’adresser à la liberté, une orientation dans le transfert ? 
Comment cette phrase ou plutôt cette position se sont-elles forgées ? Qui est l’autrui de la liberté ?
S’adresser à la liberté d’autrui constitue une sorte de boussole qui se fonde sur une conception de
l’amour dans laquelle la liberté d’autrui tient lieu de phare. Cette liberté résonne-t-elle avec celle de
l’association dite libre de la règle fondamentale ?


 

Dates et heures

Vendredi 13 juin 2025 : 14h30 à 17h30.

Samedi 14 juin :  9h30 à 12h30 et 14h30 à 17h30,

puis performance de 17h45 à 18h30 par Jean-Luc Deschamps et Madeleine Pélissier.

Dimanche 15 juin : 9h30 à 12h30 et 14h à 17h.

 

Lieu 

Espace Saint-Martin

Salle Karnak

199 bis rue Saint-Martin, 75003, Paris.

 

Prix d’entrée

80 euros

20 euros tarif réduit

 

Inscription sur place

Pré-inscription, chèque à adresser à :

revue neutre

École lacanienne de psychanalyse

212 avenue du Maine

75014 PARIS

 

contact@revueneutre.net

 

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Quand la folie nous joue un tout autre tour / Cuando la locura nos hace una jugada
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